Les premières traces de civilisation remontent au Ve siècle avant Jésus-Christ. La Lorraine n'est alors qu'une zone peu habitable, occupée par quatre tribus gauloises, les Trévires au nord, les Médiomatriques dans la Basse-Moselle, les Leuques dans la Haute-Moselle et les Verdunois dans la région de la Meuse. Lors de la conquête romaine de la Gaule, la Lorraine est incluse dans la province appelée Gaule belgique. Lors de la paix gallo-romaine les principales cités sont : Metz (Divodurum Mediomatricorum), Verdun (Verodunum) , Toul (Tullum). Après le déferlement des Huns d'Attila, les Francs conquièrent la Gaule belgique. Ils créent en particulier un royaume dont la capitale est Metz (1er roi : Thierry, fils de Clovis) et qui deviendra peu après l'Austrasie. La Lorraine telle que nous la connaissons aujourd'hui est un vestige du royaume créé pour le Carolingien Lothaire II, la Lotharingie, alors que ses frères recevaient les royaumes d'Italie et de Provence. En 880, la Lotharingie sera intégrée à la Francie orientale, qui deviendra le Saint-Empire romain germanique. Au Moyen Âge, les ducs de Lorraine installèrent Nancy comme capitale politique de leur duché, ex nihilo. Au XVe siècle le Duché était convoité par la France mais aussi par les Bourguignons, principalement sous Charles le Téméraire car il était le maillon manquant de la continuité territoriale entre Bourgogne et Flandre. Charles le Téméraire trouva la mort au cours de la bataille de Nancy (1477) dont l'enjeu était la possession de la Lorraine. Mais la Lorraine est aussi influencée culturellement par la France (la frontière linguistique partage le Duché de Lorraine entre le domaine roman et le domaine germanique) qui est de ce fait partiellement romane. Au fil des siècles, le royaume de France n'aura de cesse de prendre le contrôle des territoires lorrains, en commençant par les Trois-Évêchés (Metz, Toul, Verdun) acquis par Henri II au moment du « voyage d'Allemagne » (1552). Les Trois-Évêchés sont officiellement réunis à la France en 1648 par les traités de Westphalie qui mettent fin à la Guerre de Trente Ans qui fut très durement vécue par les Lorrains. Le Duché de Lorraine est occupé par la France sous Louis XIV mais retrouve son indépendance (surveillée) avec le duc Léopold qui entreprend de restaurer ses états. Pour bien montrer sa détermination, il fait construire le château-résistance de Lunéville que Stanislas Leszczynski s'appropriera quelques années plus tard. En 1738 l'empereur Charles VI obtint l'acceptation par la France de la Pragmatique sanction en échange du Duché de Lorraine. Celui-ci sera donné, à titre viager, au roi déchu de Pologne, Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV qui avait épousé sa fille Marie Lesczynska. À la mort de Stanislas, la France reçut le duché de Lorraine en 1766. Stanislas Leszczynski fut un acteur très important des Lumières à Nancy. Après les destructions ayant suivi les guerres de Louis XIII et Louis XIV, il dota la ville d'un ensemble architectural exceptionnel (Place Stanislas) conçu à la gloire de son gendre Louis XV. Cet ensemble urbain est inscrit depuis 1983 au titre du patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco). Il se distingua par des initiatives sociales en avance sur son temps : écoles, hôpitaux et bibliothèques publiques, greniers collectifs, secours aux plus démunis, etc. Son intendant Chaumont de La Galaizière remplaçait les administrateurs lorrains par des Français, imposait la langue française dans les actes de justice (alors qu'une partie de la Lorraine était de langue germanique) et envoyait les récalcitrants aux galères royales. En 1790, durant la Révolution, quatre départements sont créés : Meuse, Meurthe, Moselle et Vosges. Les derniers territoires sont rattachés à la France : Salm et Créhange en 1793, Lixing en 1795. En 1871, le traité de Francfort attribue à l'Empire allemand les territoires lorrains correspondant à une partie du département de la Moselle et du département de la Meurthe : géographiquement cela recouvre la Moselle actuelle qui formera avec l'Alsace le Reichsland Elsass-Lothringen jusqu'en 1918 ; l'arrondissement de Saint-Dié dans les Vosges est également amputé des parties germanophones des cantons de Saales et Schirmeck, désormais au Bas-Rhin. Les habitants sont contraints d'émigrer vers le pays dans lequel ils souhaitent vivre, doublant ainsi la population de Nancy par rapport à Metz. De cette époque il reste des particularités propres à la Moselle telles que le droit local, et le Régime concordataire. La Première Guerre mondiale touchera durement la Lorraine. L'une des batailles les plus longues et les plus meurtrières s'y déroula, en 1916 autour de Verdun. Plusieurs villages furent entièrement détruits, jamais reconstruits depuis. On appelle cette région dévastée la zone rouge. D'importants mémoriaux y ont été érigés, comme celui de l'ossuaire de Douaumont. Le traité de Versailles de 1919 restituera l'Alsace-Lorraine, annexée en 1871, à la France. Durant l'entre-deux guerres, la Lorraine verra l'édification de la ligne Maginot, qui se révèlera insuffisante. La Moselle sera de nouveau annexée en 1940 jusqu'à sa libération par les troupes du général Patton en 1944-1945. L'après-guerre se révèlera une période prospère pour la région disposant de réserves de matières premières quasi intactes. De nombreux immigrants principalement d'Italie et de Pologne viendront s'y installer. Ceci aura pour conséquence de créer une surpopulation et de faire progresser la Lorraine au rang de 3e pôle économique français.